CONGRES DE REIMS – NOVEMBRE 2008
POURQUOI NOUS SOUTENONS LA MOTION E
«L’espoir à gauche, fier(e)s d’être socialiste»
Jacques Agopian (Conseiller Municipal Aix), André Guinde (Conseiller Général, Conseiller Municipal Aix), Bernadette Lopez (Conseillère Municipale Aix), Alexandre Medvedowsky (Conseiller Général, Conseiller Municipal Aix), Fleur Skrivan (Conseillère Régionale, Conseillère Municipale Aix), Olivier Sana (Secrétaire de section Aix centre).
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Nous voilà entrés dans la deuxième phase, majeure, de notre Congrès, celle des motions. Comme vous le savez la motion que nous soutenons est le fruit du rapprochement de deux contributions, celle « Combattre et proposer » portée par Ségolène Royal et Vincent Peillon et celle, « La ligne claire », défendue par Jean-Noël Guérini et Eugène Caselli.
Nous sommes à un moment charnière, tant à l’échelle du Parti que du monde.
Après l’échec cinglant de 2002 et la défaite de 2007, notre congrès ne peut pas être un nouveau rendez-vous manqué, comme l’ont malheureusement été les deux précédents congrès ; celui de Dijon en 2003 mais aussi et surtout celui du Mans en 2005, avec une synthèse qui s’est avérée désastreuse.
Aujourd’hui, la crise financière mondiale qui fait rage illustre de manière flagrante les risques d’une économie mondiale dérégulée où des banques, irresponsables, provoquent le surendettement de millions de foyers… en se faisant couvrir leurs créances « pourries » par les Etats, dont l’interventionnisme retrouve alors toute sa justesse…
Le monde est touché par d’autres crises, dévastatrices, qui appellent de notre part, bien autre chose que de la résignation ! C’est la crise alimentaire, qui plonge dans la malnutrition ou la famine des centaines de millions de personnes ou bien encore la crise écologique et climatique qui précipite toujours un peu plus les échéances …
De cette mondialisation là, nous n’en voulons pas !
C’est parce que nous sommes conscients de ces dérives, drames et autres faillites que nous entendons, lors du prochain de congrès de Reims, engager résolument la bataille du renouveau.
La partie n’est pas gagnée d’avance, mais nous sommes certains que si nous nous abandonnons à la liturgie du verbe pour invoquer d’hypothétiques grands soirs, elle sera irrémédiablement perdue.
Être de Gauche, être Socialiste suppose de penser le monde dans lequel nous vivons, pour ne pas être contraints de subir «le cours logique du monde tel qu’il va». Parce que nous sommes portés par un idéal de progrès, de justice sociale, d’épanouissement de la personne humaine, nous ne nous résignons pas.
Les Français, des classes populaires et moyennes, perdent confiance, confrontés à des difficultés quotidiennes pour trouver un emploi ou même un toit, voyant leurs salaires stagner et les prix monter, tandis que l'ascenseur social, lui, reste en panne.
Plus grave, nous sentons le recul constant des valeurs de justice, de solidarité, de respect dans notre société. Et ce sont là des piliers de la République qui, l’un après l’autre, s’effondrent.
La gauche, en France et en Europe, se doit de définir les termes d’une riposte cohérente et offensive. Elle est trop souvent sur la défensive dans la bataille des idées, face à une droite qui cultive la transgression et la confusion pour mieux imposer son hégémonie culturelle.
Nous, socialistes, ne pouvons nous contenter de réagir aux régressions orchestrées par la droite de Sarkozy. Nous devons les combattre et proposer une alternative cohérente ; une alternance durable et pas une simple reconquête du pouvoir.
Nous devons remettre le PS en mouvement et au travail pour les années à venir. C’est en cela que le congrès de Reims est crucial, il doit être le moment d’un sursaut collectif. Nous devons, enfin, être capables d’assurer un renouvellement générationnel et préparer la relève. Notre parti doit faire vivre la démocratie en son sein pour la diffuser et la porter dans la société. Nous devons rechercher l’exemplarité et construire un parti qui soit meilleur que la société qu’il prétend changer.
Les militants sont lassés du spectacle désolant offert par le Parti socialiste aujourd’hui, les querelles d’égos et les luttes intestines. Ils craignent que le Congrès ne soit le théâtre d’une guerre des chefs qui, pourtant, partagent des valeurs communes.
Nous avons en effet adopté à l’unanimité, il y a quelques mois seulement, une déclaration de principes qui rassemble des valeurs que nous partageons toutes et tous. Le Parti socialiste s’y accepte comme réformiste, porteur d’une volonté radicale de transformation sociale, écologiquement responsable, européen, laïque et féministe.
Mais le succès dépendra de notre capacité à aller encore plus loin, en nous appuyant sur ces principes pour trancher des débats qui ont, depuis trop longtemps, été laissés sans réponse, tout en conservant à l’esprit l’objectif final, qui est d’apporter des réponses concrètes aux problèmes de nos concitoyens.
Ainsi nous refusons les faux-débats et assumons une position claire en matière d’alliances. Pour se donner les moyens de battre la droite de Sarkozy, nous sommes convaincus qu’il faut rassembler : d’abord le Parti socialiste, puis la gauche dans son ensemble et sans exclusive et enfin (et enfin seulement) les autres démocrates, épris de changement et qui se retrouveraient dans notre projet de société.
En somme, deux conditions essentielles s’imposent pour conserver et surtout renforcer nos positions lors des élections européennes, régionales et cantonales, et enfin présidentielles de 2012 : d’abord, la clarté de notre vision, ensuite, des propositions crédibles et réalistes qui répondent aux attentes des Français.
Ce n’est qu’après avoir effectué ce travail, de façon collective, que se posera la question du choix de notre candidat(e) à l’élection présidentielle.
Nous avons faits le choix d’être au rendez-vous de ce congrès, historique, d’y prendre toute notre part. Parce que nous sommes convaincus que l’espoir est à gauche et qu’il nous revient d’en être les porteurs. Nous devons être fier(e)s d’être socialistes.
Le 6 novembre, manifestons-le par notre vote et notre choix pour la motion E.